CONTE ET CRISE ÉCONOMIQUE : QUELS ENJEUX ?

16/04/2016

CONTE ET CRISE ÉCONOMIQUE : QUELS ENJEUX ?

Le financement de plus en plus incertain de la culture pose la question de la professionnalisation des artistes conteurs intermittents et, par conséquent, de leur positionnement dans le «marché de l’emploi».

Inutile de se voiler la face : le monde des artistes va vers une situation critique et même ceux qui font semblant de ne pas trop le remarquer, au fond, le savent bien.

Même si les indicateurs virent au rouge, le contexte de crise doit être propice à l’imagination et à l'innovation.

Quelle est notre capacité à en prendre réellement conscience ? De prendre les choses en main ?

Tout dépend de nous, les artistes conteurs ou les autres. Nous sommes les premiers à devoir agir. Sinon qui le fera ? 

 

Il importe que chaque conteur(se) «pro»  trouve sa place économique. D’où cette confrontation entre la dimension artistique et les aspects marchands de notre métier. 

L’artiste conteur «pro» a choisi de vivre de son art. Prenant sa part dans la collectivité, il dispose comme les autres artistes, d’un statut social, juridique et économique. 

Mais son projet artistique ne prend sens que dans le cadre d'une professionnalisation, accompagnée d'une grande exigence artistique, ainsi que dans une réalisation aboutie mais surtout...vue, entendue et diffusée !!

 

Alors même que le monde de la culture est, comme le reste, en proie à une récession, il est plus que jamais urgent d'inventer de nouvelles formes de collaboration, et de compagnonnage...

Dans cette période difficile, qui risque de durer longtemps (!), où les budgets artistiques  rétrécissent à vue d’œil, où, pour beaucoup, travailler deviendra «un luxe», il sera d’autant plus nécessaire, de nous battre et de mettre en place de la coopération et de la solidarité.

Mutualiser les savoir-faire et les moyens, multiplier par exemple le nombre de "scène pro" pour que l’art du conte soit encore plus visible (comme les autres arts), et reste un "en-jeu" commun...malgré la fameuse «solitude du conteur de fond»... 

Des connivences nouvelles sont à inventer et de la confiance à (re)trouver qui permettront à un maximum de conteurs(ses) «pro» de continuer à gagner leur vie en racontant le monde et à le vouloir plus vivant. 

 

Cela ne pourra se faire sans l'indispensable définition de ce qu’est le métier de conteur et sa spécificité.

L’APAC (Association Professionnelle des Artistes Conteurs), pourrait devenir (avec d’autres collectifs d’artistes du conte déjà existants) l’antichambre de ces nouvelles promesses.

Il y a urgence... et nécessité !


Jacques Combe