À QUOI SERVONS-NOUS ?

25/12/2016

À QUOI SERVONS-NOUS ?

Le monde bouge sacrément ! Il craque à ses coutures...

Heureusement l'art et la culture sont là pour contrebalancer et éviter le naufrage.

Cependant, alors que les arts recèlent une part d'étincelle qui est sacrée pour les uns, ils sont aussi une valeur marchande pour les autres !

Et l'on voit alors que le divertissement se substitue à la culture...

Si la culture  peut nous aider à affronter la dureté de la nature humaine et rendre plus intelligentes les relations des hommes entre eux,  il ne faudrait pas prendre la culture pour du commerce (et vice versa !) 

Et la culture ne sert à rien, si elle sert seulement à tromper l’ennui. 

Cette culture là est le reflet le plus fidèle de notre humanité actuelle en crise.

Si la poésie et ses métaphores peut nous aider à faire face à nos angoisses métaphysiques profondes, demandons-nous si nos arts conservent toujours ce rôle sacré...

Les artistes que nous sommes, nous avons à jouer une partie de plus en plus difficile. Car la violence économique et sociale qui taraude toute la société conditionne aussi la création artistique. Je crois pourtant que la création trouvera toujours un moyen de se faire.

Il le faudra bien ! Car la culture est le lieu où la violence se transforme en chant, en peinture, en film, en théâtre... Jamais la culture (et la politesse !) n'ont été si vitale.

En tant que conteur j'ai le culot de penser d'être utile à la société, que mon art participe à l'émancipation humaine. Mais après tout, qu'en pense la société ?

Pensent-t-ils que leurs enfants ont absolument besoin de nous ? Autant que de routes, d'hôpitaux, d'écoles ?

Ou sommes-nous désormais les vestiges indésirables d'un rêve déclaré irréalisable ?

C'est bien pour cela que nous devons nous mobiliser pour les citoyens qui n'ont pas accès à l'art ou que l'art n'intéresse pas et qui estiment que leurs impôts paient « une danseuse ».

 

 Comme conteurs nous pouvons explorer le conte sous toutes ses formes, à condition que nos images métaphoriques (issues entre autre du répertoire traditionnel dont nous avons la charge de le maintenir vivant)  épousent de près les méandres furieux de notre monde et intéressent les gens.

Sinon à quoi servons-nous ?...

 

Cette question de la contribution me semble primordiale car elle interroge aussi notre intention et notre responsabilité.
Souhaitons-nous poursuivre notre navigation entre nous, dans les eaux rassurantes de la culture et abandonner le grand public aux substances dopantes médiatiques télévisuelles  ?

Plutôt que de tous pêcher uniquement dans un bassin limité et ainsi se placer en concurrence les uns par rapports aux autres pour payer son loyer, pourquoi ne pas nous engager en plus au service de ce qui fait sens et citoyenneté  ?
En mettant en commun nos savoir-faire d'artiste et nos énergies de citoyens, n'est-il pas temps, pour nous aussi, de se tourner en direction des oubliés de la culture, afin de disposer d'une chance, même infime, d'influer sur la réalité sociale ?

Aurons-nous le courage de regarder le monde tel qu'il est et non tel que nous voudrions qu'il soit ? Et aurons-nous l'humilité de délaisser un peu nos anciennes réponses devenues obsolètes, au profit de nouvelles "actions culturelles", réfléchies et coordonnées ?

...à suivre !

jack